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L’image est au centre de l’œuvre de Pascal Navarro, à travers elle, bien plus que la représentation c’est le temps qui est souvent mis en question. Les conditions d’apparition et surtout de disparition des images donnent à lire son intérêt pour le travail du souvenir. Dès lors, qu’elles s’impriment à la faveur d’une solarisation sur papier, qu’elles se révèlent lors d’un moment fugace, ou qu’elles se composent dans la lenteur d’un geste mille fois répété, les œuvres de Pascal Navarro portent invariablement en elles leurs propres durées. L’effacement progressif de la représentation, ou sa mise en œuvre processuelle, propose au spectateur une expérience visuelle évolutive. On retrouve cette dimension dans certaines sculptures qui figurent des objets figés, pétrifiés à la suite d’un long processus de sédimentation. Celles-ci, pour résister à l’érosion du temps, à leur disparition, semblent paradoxalement avoir fait le choix de se dégager du vivant.

(Paul de Sorbier)

À l'occasion de l'exposition Mourir en robe de mariée, l'espace du Metaxu évoque celui d'une maison qui aurait été vidée de tout objet physique, mais dont les surfaces conserveraient la trace d'un récit. Ainsi, Marcher sur la montagne se compose du linoléum d'une cuisine, au verso duquel, sous les pas quotidiens d'un couple durant quarante années, les pages de journaux se sont imprimées. Un vieux tourne-disque en égrenne les titres.

Dans une deuxième salle, un cube en noyer, siège au centre. L'objet est en réalité une armoire – reçue en cadeau de mariage par la mère de l'artiste, et conçue par son grand-père – découpée et réassemblée avec l'aide d'un ébéniste, de manière à occuper l'espace le plus compact possible. (Un autre élément de la chambre, le lit, sculpture figurant dans la collection du Frac PACA, est présenté à la Design Parade, dans l'ancien Évêché de Toulon).

Sur les murs, des images, issues des archives photos d'une famille inconnue conservée
par Pascal Navarro s'enfouissent progressivement pendant la durée de l'exposition. L'encre aquarelle qui les compose résiste un temps au blanc pourtant opaque qui les recouvre selon une périodicité bien précise, par un phénomène de capillarité bien connu. Peu à peu, l'espace hanté de la galerie redeviendra white cube, instaurant la durée de l'exposition comme un compte à rebours.

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Vernissage de l'exposition "Mourir en robe de mariée" le vendredi 17 juin au metaxu. 

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